Yoga et massages, sagesses du corps et de l'esprit [Part 2]

Nous sommes en 2003, à Paris. Pour tenter d’en finir avec mes douleurs dorsales, j’entame une énième rééducation. Cette fois, c’est avec une kiné Mézièriste, du nom de Françoise Mézières qui a créé sa méthode basée sur les chaînes musculaires. Pour elle, les muscles de l’arrière du corps se comportent comme un seul et même muscle, trop court et trop fort, tendu entre la base du crâne et l’extrémité des orteils. Par des étirements et une respiration spécifique, le thérapeute aide le patient à libérer son corps. Une méthode inspirée notamment du yoga.
Pendant deux ans, chaque semaine, je me rends dans le cabinet de Anne-Marie, 68 ans, des yeux verts mystérieux qui lisent au-delà des mots. Une heure hebdomadaire pendant laquelle mon corps, cette maison que je n’habite pas suffisamment, me donne petit à petit les clés pour entrer à nouveau. A chaque expiration, j’emménage un peu plus. Avec zèle et assiduité, j’emporte même du travail à la maison : « Allongé au sol, jambes à l’équerre contre un mur, pieds flex, tu expires le plus loin possible en abaissant le diaphragme », me dit Anne-Marie, « ma » kiné. Je suis à nouveau un Monsieur Jourdain du yoga. Je ne le sais pas encore, mais cet exercice est une posture de yoga, Viparita Karani. Anne-Marie me conseille une nouvelle étape dans l’exercice : « Jambes à l’équerre contre le mur, tu les laisses descendre d’un côté, puis de l’autre. » Ce que le yoga nomme Jathara Parivartanasana… Je fais ces exercices quasiment chaque jour, associés à la respiration. Mon corps forteresse s’ouvre. Chaque souffle m’emmène vers mon « Om sweet om ». Du yoga sans le savoir...